Reconstruction mammaire
Reconstruction du sein

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Cette rubrique rassemble les principales interventions chirurgicales de reconstruction du sein que nous pratiquons dans notre unité. Toutes les techniques sont employées mais le choix de l’intervention sera fait en fonction de la morphologie de chaque patiente lors de la consultation.

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Conseil et consultation Oncogénétique

Le Centre Sein Henri Mondor propose une consultation d’accueil et de conseil oncogénétique :
Vous pouvez joindre cette consultation au 01 49 81 28 61

Cette consultation s’adresse :

- Aux patientes et patients atteints d’un cancer génétique

- Aux familles des patients atteints d’un cancer d’origine génétique

- Aux patientes qui ont un risque important d'apparition de cancer du sein en raison du nombre important de femmes atteintes dans leur famille

- Aux patientes et patients qui souhaitent s’informer sur les cancers d’origine génétique

- Aux patientes nécessitant un dépistage ou une confirmation des mutations des gènes BRCA1, BRCA2, et P53, etc..

IMPORTANT : le dépistage des prédispositions génétiques au cancer du sein ou de l’ovaire n’est jamais obligatoire. Il est proposé lorsque le risque est jugé important par les médecins du Centre Sein.

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Cette technique de reconstruction ne nécessite pas d’implant mammaire en silicone. Elle est parfois dénommée «liposculpture» ou «lipomodelage».

Par lipofiling = transfert de graisse : technique de Coleman

Cette technique présente l’avantage de ne pas faire appel à un corps étranger (prothèse mammaire), elle permet de se débarrasser de bourrelets disgracieux au niveau des cuisses ou de l’abdomen. Un résultat final satisfaisant nécessite souvent plusieurs séances.

Cette technique est utilisée pour les patientes qui acceptent la contrainte de subir plusieurs interventions, dont la morphologie ne nécessite pas un trop gros volume mammaire et qui ont suffisamment de zones graisseuses à prélever.
Hospitalisation
Cette graisse (tissus adipeux) est prélevée par une technique classique de liposuccion.

Le tissus adipeux prélevé est ensuite centrifugé et purifié pour être réinjecté selon une technique spécifique au niveau de la zone de reconstruction du sein.

L’intervention dure de 1h30 à 3h00 sous anesthésie générale.

Cette méthode s’apparente à une autogreffe de cellules adipeuses. Cette greffe contient des des cellules souches qui peuvent par la suite reconstituer un tissus graisseux de comblement.

Le plus souvent, plusieurs séances sont nécessaires, en raison d’une prise incomplète de la greffe ( 1 à 5 séances).
Cicatrisation
Le prélèvement de la graisse laisse des cicatrices minimes, incisions de quelques millimètres dans des plis cutanés.

Sans prothèse : technique de reconstruction du sein par DIEP

Cette technique appelée «lambeau libre de DIEP» est apparue il y a une vingtaine d’année dans les pays anglo-saxons. Elle permet de reconstruire un sein homogène, naturel, qui évolue avec le poids et l’âge de la patiente, sans matériel étranger (prothèse de silicone). Il s’agit d’une intervention de référence, difficile, faisant appel à la microchirurgie vasculaire, mais couramment pratiquée dans notre établissement.

DIEP Flap = Deep Inferior Epigastric Perforator Flap = lambeau cutanéo-graisseux abdominal basé sur les vaisseaux épigastriques inférieurs profonds.
Intervention
L’essentiel de la technique consiste à prélever le surplus cutanéo-graisseux abdominal (bedaine) et à le «greffer» sur l’aire de reconstruction mammaire. Dans certains cas, cette technique permet de reconstruire les deux seins (double-DIEP) pour les patientes nécessitant une ablation des deux glandes mammaires (test génétique BRCA 1 et BRCA2 positif). Cette technique peut être également réalisée en même temps que l’ablation du sein (reconstruction mammaire immédiate).
En savoir plus
Pour plus d’information sur cette technique, voir le site dédié au DIEP: http://www.diep-asso.fr

Nous pratiquons la reconstruction du sein sans utiliser de prothèse mammaire en confectionnant un sein à l’aide de la graisse et de la peau abdominale.


Cette technique, très employée, consiste à utiliser la peau et un muscle du dos pour reconstruire le volume mammaire.

Par grand dorsal + prothèse : technique du lambeau de grand dorsal

Cette technique, très employée, consiste à utiliser la peau et un muscle du dos pour reconstruire le volume mammaire. On utilise le muscle grand dorsal du côté du sein à reconstruire. Malgré le prélèvement de ce muscle, le plus souvent, il est nécessaire d’utiliser une prothèse mammaire pour obtenir un volume et une forme de sein satisfaisante. Le muscle prélevé n’assure plus sa fonction habituelle mais n’empêche pas de vivre normalement ni de pratiquer des activités sportives de loisir.
Le grand dorsal
Le grand dorsal est un muscle de la statique du dos. Il permet de maintenir le rachis ( la colonne vertébrale) droit lorsque nous sommes debout ou assis. Il a un rôle dans différents mouvements du bras et de l’épaule en complément d’autres muscles.

Ce muscle long et large peut être prélevé avec une palette cutanée pour reconstruire le sein. Malgré sa taille, il ne permet pas de reconstruire la totalité du sein. Il est nécessaire d’ajouter de la graisse (reconstruction autologue ave lipofilling) ou un implant mammaire pour compléter son volume et avoir une reconstruction du sein de taille équivalent au côté controlatéral. Dans les techniques modernes de reconstruction du sein par grand dorsal, on ne prélève pas la totalité du muscle mais seulement sa partie la plus latérale pour éviter de risquer de déséquilibrer le dos (technique d’épargne musculaire = muscle sparing). L’avantage est de réaliser des cicatrices de prélèvement moins importante, moins de douleurs postopératoires, moins de risque de déformation du dos.

En revanche, il est nécessaire de prélever plus de graisse par lipoaspiration pour « compléter » le volume ainsi épargné.
Cicatrisation
Cette technique laisse une cicatrice dans le dos qui peut être masquée par la bretelle du soutien-gorge.

Reconstruction mammaire immédiate (RMI)

Dans notre établissement, nous privilégions, chaque fois que c’est possible, la reconstruction du sein immédiate. Le volume du sein est donc rétabli lors de l’intervention d’ablation.

Cette technique est proposée lors de la consultation avec votre chirurgien, votre oncologue ou votre radiothérapeute (Après examen de votre dossier au sein de notre réunion de concertation). L’ intervention de reconstruction de l’aréole et du mamelon est souvent différée lorsque l’on a pas pu les conserver. Cette de technique permet de diminuer le traumatisme et les conséquences psychologiques de l’ablation du sein. Lorsque les cas sont bien sélectionnés, le résultat esthétique est souvent meilleur que les reconstructions différées (reconstruction mammaire secondaire).

Ce type de technique n’augmente pas le risque de cancer ultérieur. Elle peut être combinée avec presque toutes les techniques de reconstruction du sein : Prothèse, lipofiling, lambeaux ( autologue), etc.. Cette technique n’empêche pas la réalisation d’un traitement complémentaire (adjuvant) si cela s’avère nécessaire : radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie.

Pour savoir dans quels cas nous pouvons proposer cette technique, vous pouvez consulter le référentiel de traitement des cancers du sein que nous avons rédigé dans notre établissement.

Après mastectomie pour cancer ou mastectomie prophylactique dans le cadre des prédispositions aux cancers du sein chez les femmes « à risque »


Après l’ablation du sein dans les suites d’un cancer du sein, il est parfois nécessaire d’utiliser une prothèse de reconstruction.

Avec prothèse mammaire

Il en existe de nombreuses formes, dimensions et composition. Elles sont le plus souvent constituées d’une enveloppe de silicone et d’un contenu variable : Gel de silicone ou gel de silicone + sérum physiologique. Elles ont une forme particulière (goutte d’eau) pour permettre de restituer le profil de la glande mammaire qui a été enlevée lors de la mastectomie.
Informations supplémentaires sur les prothèses
Dans certains cas, nous utilisons des prothèses spécifiques gonflables (prothèses d’expansion).

La durée de vie d’une prothèse est variable et dépend de sa nature, de la patiente (irradiation, forme du thorax, disposition de l’implant).

La prothèse mammaire n’empêche pas la surveillance par mammographie, échographie ou IRM.

Quelque soit la qualité du sein reconstruit, nous recommandons une surveillance attentive, annuelle des implants et un changement d’implant entre 10 et 15 ans.
Le LAGC et les prothèses mammaires texturées.
Les autorités ont récemment proposé le retrait des prothèses mammaires texturées anatomiques de différents fabriquants en raison du risque de survenue de Lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC). Il s’agit d’une maladie rare (62 cas en France pour environ 500 000 femmes porteuses d’implants) mais potentiellement grave. Le plus souvent, le LAGC se traite en retirant les implants mammaires et la coque qui les entoure puis en surveillant simplement le sein par un examen clinique annuel (par le gynécologue ou le chirurgien plasticien). Parfois, le LAGC peut dégénérer en une forme agressive qui nécessite un traitement lourd par chimiothérapie ou radiothérapie. En raison de ce risque, l’ANSM (l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament) a décidé de retirer l’agrément des implants mammaires identifiés comme potentiellement responsable de l’apparition de cette maladie.

Ces implants mammaires sont utilisés essentiellement en reconstruction du sein après cancer et parfois été utilisés en chirurgie esthétique en raison de leur forme anatomique. Pour les femmes porteuses de ces implants, il n’y a pas de nécessité de les enlever si l’examen du sein est normal (pas d’épanchement - d’écoulement, pas d’augmentation ou de diminution brutale du volume, pas de ganglions palpables ou de masse apparue dans le sein). Une consultation est recommandée chaque année avec un examen clinique (palpation) des seins. Tous les deux ans, une imagerie non invasive (échographie mammaire ou IRM) est proposée pour s’assurer de l’intégrité des prothèses et de l’absence d’anomalie radiologique dans le sein.

Le Centre hospitalier Henri Mondor a été désigné comme centre de référence pour le LAGC. Un suivi des patientes est organisé avec un enregistrement des cas de LAGC. Une consultation spécialisée de suivi des patientes porteuses de prothèses mammaires texturées et désirant une information spécifique peut être proposée aux femmes qui en ressentent la nécessité (contact : Mme Sylvie Adamo : 0610563877).

Reconstruction de la plaque aréolo-mamelonnaire

La plaque aréolo-mamelonnaire, c’est à dire l’aréole et le « téton » sont reconstruites par différentes techniques en fonction de la morphologie, de la couleur du sein et des besoins de la patiente. Le chirurgien peut choisir de réaliser un tatouage ou une greffe de peau. En cas de greffe de peau, le chirurgien réalise un prélèvement cutané sous anesthésie locale au niveau de l’aine (sillon génito-crural), à un endroit ou la peau a la même teinte que l’aréole. La cicatrice est le plus souvent discrète, dissimulée dans les plis du haut de la cuisse. Le volume du mamelon est réalisé à l’aide d’une plicature cutanée (lambeau local) sous anesthésie locale. Tatouage et tatouage 3D. Le chirurgien peut également recourir à l’utilisation d’un tatouage à l’encre ou avec des pigments naturels pour réaliser un tatouage ou une dermopigmentation (maquillage permanent) de l’aréole. Le tatouage 3D permet de donner l’illusion de volume sans chirurgie grâce à l’utilisation d’une technique précise de dessin et de tatouage avec des encres définitives.
Les risques de cette intervention
st surtout l’asymétrie par rapport au côté non reconstruit car en fonction de la technique employée et l’opérateur, il persiste toujours des différences de volume, de taille ou de couleur variables.
Durée d’intervention 
La durée d’intervention est variable en fonction des techniques employées mais ne dépasse pas 90 minutes. Plusieurs séances sont parfois nécessaires pour le tatouage.
Douleurs post-opératoires
les douleurs post-opératoires sont faibles ou inexistantes et ne nécessitent que des antalgiques simples.

Reconstruire l’aréole et le mamelon pour donner le plus bel aspect et la plus belle symétrie possible au sein reconstruit